Madame JACQUIER-LAFORGE Elodie,
Je vous écris en qualité de Président de la société Élite pare-brise, opérant dans le domaine de la réparation de pare-brise non agréé.
Je souhaite m’exprimer auprès de vous et de l’Assemblée Nationale concernant la proposition de loi enregistrée le 12 septembre 2023 sous le numéro 1635, consistant à encadrer l’offre des cadeaux des réparateurs pour un changement de pare-brise.
Je suis révolté par le contenu de cette proposition de loi qui met en péril l’industrie de réparation non agréée, ainsi que des milliers d’emplois directs et indirects au sein de notre entreprise.
En premier lieu, je m’interroge sur vos motivations dans ce dossier. J’ai pu constater qu’il existe un conflit d’intérêts entre votre mandat, vos intérêts personnels, ainsi que ceux de vos proches. J’entends par là que vous êtes actionnaire de la SCI SABLONVILLE MARELLI, associée à Jean-Claude MARELLI, qui détient 48% de cette SCI. Monsieur MARELLI est lui-même actionnaire de la société GCB GIE BLEU qui détient des parts dans de multiples banques et assurances.
Il est regrettable pour une représentante élue d’utiliser son poste pour présenter une proposition de loi visant à servir ses intérêts propres et non ceux de ses électeurs.
De plus, cette proposition remet en cause la loi Hamon et le libre choix du réparateur pour les assurés. D’ailleurs, cette dernière est déjà largement bafouée par certaines compagnies d’assurances, comme Pacifica, qui rappellent les assurés ayant déclaré un sinistre chez un réparateur non-agréé comme Élite Pare-Brise, pour les inciter à se tourner vers leurs partenaires agréés.
Cette pratique constitue à l’évidence un détournement de clients.
Je suis également choqué de lire dans cette proposition de loi des allégations totalement infondées. Le texte prend pour cible des tarifs soi-disant disproportionnés pratiqués par les réparateurs non-agréés.
Chez Élite Pare-Brise par exemple, nous misons sur la qualité et le savoir-faire. Dans ce but, nous tenons à valoriser les compétences de nos techniciens en proposant une rémunération supérieure à celle pratiquée chez la majorité des réparateurs agréés, à savoir le SMIC.
Votre proposition de loi en revanche, tend à maintenir de faibles salaires.
Nous sommes également très fiers d’avoir un centre d’appels en France, à l’heure où la plupart des enseignes du secteur ont choisi de délocaliser à l’étranger pour réduire les coûts. Vient s’ajouter à cela le prix des pare-brises qui est en constante augmentation, notamment à cause des options et de l’électronique de plus en plus élaborés dans les véhicules. Il est logique que cette technologie complexe se répercute dans la tarification des prestations. Il est donc réducteur de penser que les cadeaux promotionnels sont le facteur des augmentations des prix.
Aussi, il devient nécessaire de prendre conscience des pressions et des discours diffamatoires envers les réparateurs non-agréés tels que nous, exercés par les compagnies d’assurances.
Celles-ci remettent en question nos tarifs, prétendant que nous surfacturons alors que, nous respectons scrupuleusement les barèmes constructeurs (temps et pièces).
Si le fait de maintenir et valoriser le travail sur le territoire français, et pratiquer une tarification conforme à la loi sur un marché de plus en plus difficile vous amène, vous-même et les députés du MoDem, à qualifier nos tarifs comme disproportionnés, c’est bien votre jugement à tous qui est à revoir.
Il apparaît donc évident que cette proposition de loi bénéficie avant tout aux compagnies d’assurances et non aux assurés qu’elle prétend défendre.
Ces dernières démultiplient d’ailleurs les stratégies abusives envers les réparateurs non agréés :
Elles établissent des partenariats avec les experts automobiles qui ne respectent donc pas leur devoir d’impartialité.
Elles passent des arrangements avec les tribunaux pour ne pas être assignées (par exemple la Matmut et le tribunal de Rouen).
Là où nous faisons le choix d’offrir un cadeau à nos clients pour un remplacement de pare-brise, les assureurs, eux, préfèrent conclure des accords financiers avec les réparateurs agréés contre échange de clients, créant un droit de vie ou de mort manifeste sur notre industrie.
Votre proposition de loi, en plus de servir vos intérêts personnels, est, à mon sens, peu éthique et ne fera qu’asseoir la position dominante des compagnies d’assurances.
Compte tenu de tous les faits précédemment énoncés, je vous demande de mettre un terme à ce projet de loi, qui aurait un impact dévastateur sur notre industrie et surtout sur les dizaines de milliers de personnes qui en dépendent.
Source : Pappers.fr
Respectueusement,
IORI Maxime
Président d’Élite Pare-Brise